Les conquérants de l'inutile
Le titre donné Les conquérants de l’inutile renvoie au livre de Lionel Teyrey, par ce terme il qualifie les alpinistes. Par l’écriture, il aborde l’incompréhension de son père face à cette activité qui consiste à se hisser sur les montagnes où on ne peut pas « trouver un billet de 100 francs au sommet ». La gratuité du jeu, s’oppose à l’éloge de l’inutile. Cette pièce parle de ces hommes et femmes qui trouvent du sens au contact de la roche et de la glace, qui parfois devient leur linceul.
Dans ma première visite des ateliers du CIAV de Meisenthal j’ai souhaité expérimenter la technique de moule évolutif. Dans du merisier j’ai taillé le négatif d’un visage avec des gouges. Le moule de bois, brûle, évolue à chaque tirage du verre en fusion. Mon intention était de voir de quelle manière le visage allait se lisser, jusqu’à disparaître, ce que le temps provoque à la mémoire de nos souvenirs, il ne nous reste que les photos auxquelles se raccrocher.
Cette sculpture constituée de 10 briques de verre, en équilibre, rappelle le jeu du « chamboule-tout », on peut imaginer le lancer d’une balle qui les ferait tomber, de la même manière quand nos proches partent en montagne il y a cette conscience que le jeu est risqué.