Coupes rases
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" Lors de sa résidence de 2023 au Centre International d’Art et du Paysage, Marie Lafaille a étudié les paysages naturels et modifiés de Vassivière. Elle a parcouru les rives ondulantes du lac et les forêts environnantes, suivant des sentiers à travers des bois denses et des flancs de collines coupés à blanc. Ici, elle a photographié les traces de pas des machines lourdes imprimées sur le sol. Elle a collecté des pierres de granit fendues en deux par la force et le poids des excavateurs, des abatteuses et des moissonneuses. Dans Coupes rases (2023), l’artiste a gravé les surfaces nouvellement exposées de ces pierres avec un motif de bande de roulement, rappelant la source de leur violente transformation.
Ce travail minutieux qui consiste à graver dans la pierre les traces d’un équipement lourd dément la force et la rapidité avec lesquelles les forêts sont exploitées dans les pratiques industrielles. La main ferme et précise de Marie Lafaille s’oppose à la machinerie brute et irréfléchie elle-même ainsi qu’aux motivations de l’extraction des ressources, par lesquelles les roches brisées et le sol perturbé sont les sous-produits involontaires d’un système qui valorise les forêts avant tout pour leur potentiel économique."
Texte de Alexandra McIntosh