Vide

Blanc

Traces

Pas

Passage

Lac

Vagues de dunes blanches

Etendues

Etendues désertiques

Poudre froide

Arbre

Bois

Pin sibérien

Bouleau. Epicéa

Bois malmené par la gelée. Bois explosé

Lignes verticales

Vagues de dunes blanches

Barques

Barques

Barques endormies

Emballées

Sous les bâches

Mer solide

Fissure sous le pied

La mer va craquer

Trou

Trou

Trou sous ma semelle

Coque trouée. Planches abîmées

L’eau s’immisce dans les interstices

Troncs allongés au dos d’un corbillard

Lumière vibrante

Entre les lignes verticales des arbres

Tige filetée

Trous arrondis. Trous rectangulaires

Ligne de pêche. Hommes emmitouflés

Barques embarquées sur les routes

Elles font des carapaces aux poids lourds.

Panneaux triangulaires

Ralentir l’allure à la vue d’élan

Noir

Blanc

Indigo de la nuit

Piiiiiiiiiiiiiiiiiiiiic vert.

Le pic vert joue au métronome sous le soleil

Le temps s’écoule. La glace rigole des pierres

L’horizon mouille le soleil

Sol piqueté. Pas. Pas alourdi

Traces de pas arrondies

Lignes droites des skis

Par - terre

Sol

Livre ouvert

Traces

Croisement où le lièvre a marché sur l’hermine

Traces

Sous le bond du renard, une vie s’est anéantie.

Le ciel accouche de couleurs pastels

Trou. Trou dans le duvet blanc. Trou à l’angle du vent.

Le sol s’écoule dans les torrents. La migration des cailloux se fait à ce moment.

Le sol est un palimpseste

Le sol est un palimpseste

Performance Le sol est un palimpseste pour le vernissage de l’exposition Mondes ouverts, Julio artist-run space durant le grand Belleville week-end, Paris, 2022

Un texte écrit en Finlande prend vie dans une performance. Une salle vide, remplie de blanc de Meudon et deux corps, fixes. Les mains englobent des jumelles de grès noir, portées devant les yeux.

Silence !

Un corps se met en mouvement, doucement, un pas, un mot. Les deux vivants se répondent en écho dans l’espace désert. Suivant du regard la construction d’un paysage imaginaire. Tentant d’embarquer avec eux les visiteurs.

3 minutes 47, le texte prend fin. Les deux corps retrouvent un même rythme, l’accord laisse tomber cette dernière phrase qui devient titre « Le sol est un palimpseste ». Céramiques déposées par terre, ils sortent de l’espace, en laissant derrière eux des traces de leurs déambulations.

Performance 3’47 _ Blanc de Meudon, patères en acier, grès noir, vestes _ Dimension de la salle, 2022